La parité hommes-femmes est gage de croissance de nos pays. En Afrique, elle suscite des controverses, mais des actions sont menées en ce sens pour équilibrer la balance. Alors, la parité en Afrique, mythe ou réalité ?
La parité hommes-femmes c’est quoi ?
La parité est tout d’abord un principe visant à réduire les disparités fondées sur des arguments erronés dans une société. Elle est un instrument au service de l’égalité et veut que chaque sexe soit représenté à égalité dans les institutions. Il faut, de ce fait, une juste représentation des hommes et des femmes dans des domaines variés.
Ainsi, au nom de ce principe ont été édictées plusieurs lois visant à réduire les injustices au niveau de la rémunération, de l’emploi, de l’éducation, de la représentation des femmes dans les instances de pouvoir politique et économique, tout en tenant compte de leur spécificité.
Quelle est la situation de la parité en Afrique ?
La notion de parité est très complexe en Afrique ,car l’organisation sociale est totalement stéréotypée et les femmes n’ont presque pas de pouvoir de décision. Il y a des freins culturels, sociétaux, religieux, bancaires, institutionnels qui les empêchent de jouir pleinement de leur potentiel.
En effet, l’Afrique est un continent à forte dominance masculine où règne un système de subordination des hommes sur les femmes. Cette culture patriarcale longtemps pratiquée sur tous les plans relègue la femme au second plan.
Les femmes africaines ont un faible pouvoir décisionnel qui se résume seulement à la gestion du foyer et la procréation. Elles restent confrontées non seulement à une pauvreté généralisée, mais également à de lourdes charges de travail.
Cependant, si les femmes représentent plus de 50% de la population, il est obligatoire que celles-ci bénéficient des mêmes opportunités, pouvoirs, droits, choix et conditions matérielles que les hommes. Des millions de femmes sont exclues du circuit économique.
Le rôle des femmes est-elle sous-évaluée sur le continent ?
Avec la montée des tendances féministes qui secouent le monde depuis quelques décennies et les études des organisations internationales, on nous démontre à suffisance que l’absence de parité est un frein au développement de l’Afrique (dans tous les domaines). Selon le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), les inégalités liées au genre coûtent chaque année 95 milliards de dollars au continent.
Bien que le taux d’activité des femmes africaines soit supérieur à la moyenne mondiale, la plupart d’entre elles occupent des emplois peu rémunérés dans le secteur informel et n’ont ni les compétences ni les possibilités de progresser.
Aussi, on les qualifie d’“agent économique mineur”, pourtant, elles ont toujours participé aux défis majeurs de leurs pays sans récolter le fruit de leur contribution, en tant que membre à part entière de la nation. Elles sont injustement sous-évaluées et pas suffisamment présentées dans le leadership public.
Depuis quelques années, nos décideurs prennent conscience de l’énorme potentialité des femmes africaines et mettent en place des mécanismes incitatifs pouvant les aider à se hisser au même niveau que les hommes.
L’Afrique sur le chemin de la parité hommes-femmes
La situation est contrastée dans certains pays africains où les gouvernements tentent d’instaurer un système de parité dans leur politique. C’est le cas du Rwanda (61%), de la Namibie (46,2), du Sénégal (42%), de l’Afrique du Sud (42%), où on compte plus de parlementaires femmes que la France (38,8%).
Par ailleurs, plusieurs gouvernements ont voté des lois qui fixent les quotas de représentativité des femmes dans les instances décisionnelles. C’est l’exemple de la loi sur la parité au Sénégal qui institue « la parité absolue entre les hommes et les femmes dans toutes les institutions partiellement ou totalement électives » comme l’Assemblée nationale, le Sénat, les conseils régionaux, municipaux.
Compte tenu de leur potentiel, certains pays optent désormais pour la discrimination positive, la gratuité (ou à moitié) de l’école (primaire), la démystification des postes à responsabilité, l’autonomisation financière, le droit foncier… Tout cela se fait au travers des projets, des lois, des actions menées par la Société Civile, les entreprises… Ainsi sur le continent :
- En 2015, la Banque mondiale indique que le taux de chômage des femmes est fixé à 10,6% contre 8,2% pour les hommes.
- Le taux d’alphabétisation des femmes s’élevait à 54% en 2012 contre 48% en 1999 selon l’Unesco.
- En Afrique sub-saharienne, 22,3% des parlementaires sont des femmes en 2015, contre 8% en 1995.
- Les femmes occupent actuellement 25 % des postes au conseil d’administration, ce qui est nettement supérieur à la moyenne mondiale de 17 %.
- Le taux d’activité entrepreneuriale des femmes en Afrique subsaharienne a été mesuré à 24% par le cabinet Roland Berger, contre 11% en Asie.
Malgré les politiques mises en œuvre par les États africains, des efforts restent à faire. On note que la plupart de ces avancées sont purement cosmétiques. Certaines femmes sont certes présentes mais elles ne disposent pas d’un réel pouvoir.
Au-delà des discours, l’exigence paritaire doit être mise en place par des actions concrètes. Pour y parvenir, les hommes doivent soutenir ces dernières car c’est une bataille qui profite à tous. Et elle doit être menée à tous les niveaux sans exception : les leaders religieux, les politiciens, les institutions, les médias, les entreprises, etc.
Il faut insuffler la dynamique également aux enfants et aux jeunes, car ce sont eux qui constituent la relève. Il faut bien le croire, la parité hommes-femmes fait progresser le respect des droits et l’égalité en Afrique.
Que pensez vous de la parité hommes-femmes vos pays ? Laissez-nous vos avis et questions en commentaires.